… S'il subsiste, pour vous, le moindre doute, vous devrez me rendre le verdict « non coupable ». Si, en revanche, aucun doute raisonnable ne vous retient, alors vous devrez, en votre âme et conscience, déclarer l'accusé « coupable ». Quelle que soit votre décision, elle doit être prise à l'unanimité. Si vous déclarez l'accusé « coupable », la cour ne recommandera pas de circonstances atténuantes. Ce cas requiert la peine de mort. Je n'envie pas votre tâche. Vous êtes chargés d'une grande responsabilité. Mesdames, Messieurs, je vous remercie.

         Après les paroles du juge, 12 jurés délibèrent. Le verdict s’annonce expéditif mais l’un des jurés ne souhaite pas régler le sort de l’accusé aussi rapidement. Il faut discuter, la vie d’un jeune homme est en jeu. Le doute s’installe, progressivement, ce juré parvient à déconstruire l’accusation.

Mais ce revirement provoque des réactions chez les autres jurés, tout s’emballe, la colère monte et chacun, au travers de ses arguments, va dévoiler sa propre conscience.

Deux heures de débats intenses, vifs, dérangeants parfois. Un huis clos sans relâche dans lequel s’affrontent les ardeurs les plus diverses de l’être humain.

Le jury composé de quatre femmes et huit hommes (plus une garde) est un choix de mise en scène qui permettra d’adapter à notre temps le chef d’œuvre de Reginald Rose écrit en 1954.  « Hommes » écrit avec un « grand H » justifie ce choix, le H qui définit l’humanité, avec ses doutes et ses certitudes, ses différences et ses tensions qui heureusement, parviennent de temps à autre à se comprendre.